animal DEBOUT, in(ter)disciplinée

Rencontre avec Nathalie Georges, fondatrice des éditions animal DEBOUT.

Renouveler nos approches du vivant de manière sensible

animal DEBOUT est moins une maison d’édition qu’un projet culturel pluridisciplinaire qui débute par une partie éditoriale.

Le but ? Interroger les relations humain-animal, que ce soit de manière directe ou métaphorique. Construire autour de cette thématique différentes propositions artistiques et travailler avec des auteurs et autrices mais aussi avec des artistes et des théoriciens et théoriciennes.

À travers les mots, mais aussi les images et les sons, animal DEBOUT cherche à renouveler nos approches du vivant de manière sensible.

D’où le départ par la fiction, et la création d’une première collection.

Couverture d'un fabuleux zoopuscule

Fabuleux ZOOpuscules

L’aventure commence par la microédition de fiction, avec des récits sur l’imaginaire lié à la figure animale dans la collection « Fabuleux ZOOpuscules ».

Au fil d’appels à textes thématiques, différentes plumes et genres se mettent au service d’une réflexion sur nos relations à l’animal.

Fin 2022 sortent plusieurs textes issus de l’appel à textes « Documentaire animalier » qui interrogent ce qu’on pourrait appeler le human gaze et les postures éthologiques : « quelle avidité on a à voir les animaux, comment on va chercher la rencontre avec l’animal sauvage, comment on fait face aux animaux, quelle représentation on a d’eux », énumère Nathalie.

Pointer les limites de l’éthologie de laboratoire, l’oubli de la position d’observateur et de ses biais. « C’est l’ADN d’animal DEBOUT » résume Nathalie, qui ajoute : « je suis toujours agacée par la condescendance qu’on peut avoir envers les animaux ». Un héritage de siècles de positionnement philosophique dont on voit aujourd’hui les dégâts sur la façon dont on pense la question de la nature.

« Je suis toujours agacée par la condescendance qu’on peut avoir envers les animaux. »

animal DEBOUT parle aussi de l’animal humain : comment on se pense en tant qu’espèce, comment on reconsidère notre rapport à notre propre animalité, à nos peurs primales (sujet de l’appel à textes « Arachno et autres phobies »), à notre vulnérabilité humaine, à notre désir voué à l’échec de maîtrise totale de notre environnement qui peut conduire à l’absurdité et à la folie.

L’interdisciplinarité au centre

Ex-médiatrice dans l’art contemporain, sortie de la formation interdisciplinaire « Animaux et sociétés » de Rennes-2 et membre du collectif Les Ombres électriques, Nathalie fait de son goût pour l’interdisciplinarité la colonne vertébrale du projet qu’elle porte avec animal DEBOUT.

Un pari gagnant, qui permet à animal DEBOUT d’être présent aussi bien dans une revue de géographie sur la cohabitation urbaine avec les animaux sauvages, un colloque brésilien de philosophie sur l’animalisme ou à la librairie du FRAC Bretagne comme édition d’art… car l’esthétique est importante : la forme courte des nouvelles est présentée dans un écrin individuel à la couverture sérigraphiée.

La suite ? Monter des ateliers d’écriture, intervenir auprès des scolaires sur la question de l’animal d’un point de vue éthique, social, écologique… Aujourd’hui « ces questions [de réflexion sur le vivant] ont un écho fort » : Nathalie cite « Agir pour le vivant », le festival monté par Actes Sud, leur collection « Mondes sauvages » ou encore les éditions Wild Project. « Je m’inscris là-dedans. »


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